Comment freiner la myopie chez les enfants

Facteurs héréditaires

Les antécédents familiaux constituent un facteur héréditaire majeur dans le développement de la myopie. Si un ou deux parents sont myopes, le risque que leur enfant le soit également augmente considérablement.

Influence de l’environnement : les activités en extérieur

L’environnement joue aussi un rôle clé dans l’apparition et la progression de la myopie. Une faible proportion d’activités en extérieur (et donc en vision « de loin »), associée à un temps prolongé passé sur des activités de vision rapprochée comme la lecture ou l’utilisation d’écrans, peut favoriser le développement d’une myopie chez l’enfant.
En effet, les données scientifiques semblent indiquer que l’activité en extérieur réduit le risque d’apparition de la myopie. En revanche, il n’est pas certain que cela réduise le risque d’aggravation d’une myopie existante. 

Par exemple, le récent confinement a fait augmenter le niveau de myopie dans un groupe d’enfants étudié.

Influence de l’environnement : le travail de près 

Dans une étude réunissant des études de 1989 à 2014, il a été suggéré que passer plus de temps sur les tâches de travail rapproché était associé à un risque plus élevé de myopie. Les chances de développer une myopie augmentaient de 2 % pour chaque heure de travail rapproché par semaine.

Lunettes avec verres spéciaux

Des lunettes dotées de verres spécialement conçus peuvent jouer un rôle freinateur dans l’évolution de la myopie. Ces verres visent à réduire l’effort accommodatif et donc contribuer à ralentir l’allongement du globe oculaire :
Les verres à défocalisation périphérique. Schématiquement, le centre du verre s’occupe de la vision de loin « normale », tandis que le contour du verre comporte une addition pour « aider » la vision de près et ainsi « soulager » l’accommodation (un peu comme les progressifs en bas du verre)
Les verres asphériques : leur conception cherche également à soulager l’accommodation en vision de près. Les résultats indiquent qu’ils réduiraient d’environ 50% la vitesse d’évolution de la myopie, et l’allongement excessif du globe oculaire, sur 2 ans.

Lentilles de contact innovantes

Les lentilles souples multifocales sont une autre option intéressante. Elles permettent une correction optique qui aide également à contrôler l’élongation axiale de l’œil.
Les lentilles à double focale (zones de vision alternées) réduisent la progression de la myopie de 36,4 % en moyenne et une réduction de l’allongement axial de 37,9 %
Les lentilles à addition périphérique : l’efficacité sur les deux vitesses d’évolution sont corrélées à la quantité d’addition.

Orthokératologie (Ortho-K)

L’Ortho-K est une technique où des lentilles rigides sont portées pendant la nuit pour aplatir temporairement la cornée, ce qui améliore la vision pendant le jour sans besoin de lunettes ou lentilles. L’effet freinateur de ces lentilles est de l’ordre de 50% mais avec un taux d’abandon élevé sur 2 ans (liés aux inconvénients de confort et d’entretien des lentilles rigides chez l’enfant et l’adolescent, et au risque d’infection plus élevé en port nocturne, même en lentilles rigides)

Collyres à base d’atropine

Les collyres contenant une faible concentration d’atropine sont utilisés pour ralentir significativement la progression de la myopie chez certains enfants. L’effet, mais aussi les effets secondaires visuels gênants le quotidien, sont corrélés à la dose d’atropine utilisée, et non handicapants pour des concentrations < 0.1%. Toutefois, ce bénéfice semble diminué par une réaccélération de la myopie à l’arrêt du traitement, surtout précoce, brutal, et après une concentration élevée. La concentration optimale d’atropine semble être de 0.05% pour les cas les plus habituels
Mais attention, tout médicament à base d’atropine, même en collyre, doit être conservé hors de portée des enfants car il peut être toxique en cas d’ingestion, surtout pour les plus jeunes.